Home | Posts RSS | Comments RSS | Login

Dixit Suomi N°5

lundi 8 novembre 2010
Le constat -

"J'ai vraiment passé une super soirée hier. J'ai pas vomi."

Steam Of Life

mercredi 13 octobre 2010
Un très beau film vient de sentir cette semaine dans les salles finlandaises, mettant en lumière la raison d'être et l'importance du sauna dans la vie des finlandais.

S'il y a bien quelque chose que j'ai appris à respecter en Finlande, outre le silence, c'est bien le sauna. Du point de vue de nombreuses personnes pour qui la Finlande n'est qu'un froid pays plein d'alcooliques, de rennes et de sapins, le sauna est un lieu où la nudité est moquée, où la chaleur est critiquée, et enfin où les vertus naturelles sont ignorées.

Le sauna est ici une religion. En y entrant, on se doit d'en respecter les règles. On pousse la porte du sauna pour plusieurs raisons: pour ses bienfaits, pour le silence, pour les amis, pour une discussion franche et sincère. Croyez-moi, le fait d'être nu n'est en aucun cas un problème, et devient même après quelques mois un indispensable. Ainsi nu, les classes sociales s'effacent: seuls des Hommes nus subsistent.

Ce film, c'est l'histoire du sauna, et quelque part, l'histoire d'une partie de la culture finlandaise.

L'illustre illustration

Aujourd'hui, lectrices et lecteurs assidus, un cas d'école. Dans toutes les bonnes écoles de journalisme au travers le monde, il est dit et répété qu'un bon reporter est celui qui s’immisce dans le sujet de son reportage.

En Finlande, le brave Kimmo Wilska a suivi les conseils de ses anciens professeurs à la lettre, et afin d'illustrer au mieux le reportage consacré à la vente abusive d'alcool dans les bars finlandais, il tout simplement montrer l'exemple de ce qu'il ne fallait surtout pas faire. Cela s'est passé sur la chaîne d'information respectable et respectée YLE TV, pendant le journal de Finlande en anglais.


Pour information, notre ami Kimmo à la bedaine et la dégaine douteuses, a reçu sa lettre de licenciement le jour même. Bonne chance à lui pour la suite de sa carrière.

Vers divers hivers

Hier il a neigé pour la première fois de l'année. Hier, c'était le 12 octobre.

Alors que je vivais en France, l'hiver se résumait à deux ou trois neiges par saison, accueillies avec joie par l'écolier puis étudiant que je fus, puisque lorsque la neige fait son apparition en France, les bus ne roulent pas, et les écoles ferment.

"HAHAHAHAHAHAHA VRAIMENT?!?"

Telle fut la réaction des premiers finlandais que je rencontrais. Ils m'affirmèrent que quelque soit le temps ou la température, toute la population était priée de se rendre sur son lieu d'étude ou de travail. Et cela, je l'ai constaté très rapidement. Je me souviens de cet email envoyé par un de nos employés français, demandant à notre chef d'entreprise en dessous de quelle température la loi autorisait un employé à rester chez lui au chaud. Encore une fois, ils rirent tous de bon coeur et racontent encore aujourd'hui cette anecdote.

Mon premier grand froid

C'était un jour de décembre, le sol était blanc et le soleil absent. Quelques jours avant la vague de grand froid annoncée, mes collègues me demandèrent: "Alors Clément, prêt pour le véritable hiver? Tu as acheté des vêtements spéciaux?" Jusque là, nous n'étions pas passés au dessous de -5°C, donc je m'adaptais plutôt bien, et n'avait pas jugé utile d'investir dans des moumoutes, peaux de moutons ou bonnet de renne. Bien mal m'en pris.

Un beau matin, alors que je me rendais sur un chantier au bord de la mer, je réalisais dans la voiture que le mercure était tombé à -16°C. En me garant, je réalisais que je n'avais ni bonnet, ni gants, seulement mon écharpe et mon manteau pas très hivernal. Ouch. Le bureau est à un kilomètre du parking. Le kilomètre le plus long de ma vie. Le froid pénétra dans mon jean, mes mains se gelèrent, mes oreilles commencèrent à craquer, si bien que je fis les derniers cinq cent mètres les deux mains sur les oreilles, provoquant une vague de sourire autour de moi.

Le lendemain, j'achetais mes sous-vêtements en laine, un bonnet de rechange, et une paire de gant de compétition. Jamais deux fois la même erreur.

La neige permanente

Autant une fois, c'est marrant : tu fais un bonhomme de neige, une bonne bataille de boules, quelques roulades et on rentre à la maison boire un bon chocolat chaud. Mais lorsqu' il s'agit de neige à longueur de journée, qui vient s'empiler sur celle tombée durant les mois précédents, là, c'est moins drôle. Le plus agaçant fut certainement de devoir déneiger la voiture quatre fois par jours. C'est toujours les mêmes gestes, insupportables. Et il fait su-per-froid en plus...

Alors la neige s'accumule, se dressant sous forme de petite falaise sur le bord de la route. La moindre erreur d'inattention, et PAF, on s'échoue sur le bas-côté. Et croyez-moi, j'en ai vu plusieurs conduisant comme des trompettes finir le pare-choc dans le décor.

Quelque chose d'amusant concernant la route est que le salage est interdit en Finlande. A toute heure de la journée, vous avez un gros barbu sur sa pelleteuse qui enlève le gros superflu, laissant une magnifique couche de glace bien brillante. Alors heureusement on a les pneus cloutés, ce qui permet une meilleure adhérence sur la piste, mais quand même. Un coup de frein un peu sauvage, et ce sont les quatre roues qui partent! Zooouuuuuu!

Dixit Suomi N°4

Un local-

"Les gars, je commence à avoir super faim.

Ça vous dit une bière?"

Dixit Suomi N°3

jeudi 23 septembre 2010
La rumeur -

"WTF = Welcome to Finland"

Dixit Suomi N°2

dimanche 28 mars 2010
Un local -

"Hier soir j'étais super timide en boîte et n'ai pas osé parler aux filles. J'aurais du boire plus"

Dixit Suomi N°1

Grégoire -

"Aujourd'hui je peux comparer être à l'étranger (Italie) et être sur une autre planète (Finlande)"

Voi vittu !

Aujourd'hui c'est Peter Nyman qui va nous apprendre le plus gros mot de la langue finnoise, à savoir le fameux "vittu". Il est, chers lecteurs, très mal placé de prononcer cette phrase, voilà pourquoi je préfère prévenir que guérir, en vous offrant les services de Peter Nyman, qui vous aidera à prononcer ce mot répugnant.

Bien entendu, notre ami Peter ne se savait point à l'antenne au moment de prononcer cette expression vilaine, et s'excuse de la gêne occasionnée.

La traduction en français se rapproche de "putain" ou "merde", mais la signification première de ce mot en finnois désigne les parties génitales féminines. L'ajout en finnois du petit mot "voi" ne sert qu'à amplifier le degré d'humeur.

N'oubliez pas de bien insister sur la première syllabe ! Merci Peter et bon dimanche !

Plus dure sera la chute

Kirsi Alm-Siira est entrée dans la légende de la télévision finlandaise en se vautrant royalement à l'issue de la diffusion d'un reportage sur la chaîne MTV3 durant l'émission Huomenta Suomi, le Télématin finlandais.

Bien plus sexy que William Leymergie, la nouvelle vedette de la télévision a vu sa renommée croître du jour au lendemain, au travers le monde.

On appréciera la difficulté certaine a renvoyer la balle à sa collègue, en charge de nous donner les températures de la journée.

La gloire tient à si peu de choses...

Biélorussie vs. Finlande : le choc des cultures

mardi 23 mars 2010
Cet hiver se sont déroulés les XXIème Jeux Olympiques d'hiver de l'histoire, dans cette belle ville de Vancouver où, pendant un peu plus de deux semaines, des athlètes du monde entier se sont affrontés pour l'or olympique dans différentes disciplines.

Aujourd'hui dans le journal finlandais, je suis tombé sur un article assez loufoque, ayant justement rapport avec les Jeux Olympiques, mais, plus important encore pour ce blog, avec la Finlande. Durant le tournoi olympique de hockey sur glace, brillamment remporté par le Canada, nos amis biélorusses de l'équipe masculine ont semble t-il été dérangés et troublés dans leur préparation d'avant-match crucial par une apparition quelque peu inattendue, et s'en sont plaint auprès du comité d'organisation.

En effet, les joueurs biélorusses se sont retrouvés dans un vestiaire dont une moitié était occupée par... l'équipe de Finlande de hockey sur glace. Jusque là rien de bien spécial, jusqu'au moment où je vous précise, chers lecteurs, que cette équipe était l'équipe féminine finlandaise. Les joueuses, revenant de leur entraînement sur une patinoire adjacente, ne se sont pas démontées devant nos amis biélorusses, et ont fait comme à la maison en revenant du sauna : elles n'ont montré aucun signe de pudicité et se sont trimballées, telle la Junie de Racine, dans le plus simple appareil dans le vestiaire. Nul doute que le coach biélorusse eut un mal fou à mettre ses joueurs dans de bonnes conditions pour le match de play-offs qualificatif pour les quarts de finale, puisque les rouges et verts ont perdu 3-2 contre les Suisses, qui semble t-il n'eurent pas à partager leur vestiaire avec quiconque.

Au moins, les remplaçants ont pu se rincer les yeux sans craindre le courroux du coach.

Ici Vancouver, à vous les studios!

Championnats du monde d'écrasement de moustiques

mardi 9 mars 2010
Du sport en veux-tu en voilà! Après avoir fouillé moult archives de journaux locaux en compagnie de mon traducteur officiel, nous sommes tombés sur ce sport dont l'improbabilité n'est pas à démontrer, puisqu'il s'agit des championnats du monde d'écrasement de moustiques. J'en étais arrivé à un point où je me demandais ce que les finlandais pourraient inventer de pire que le championnat de porter de femmes, mais là, je dois avouer avoir revu ma copie.

Tous les ans, dans le charmant village de Pelkosenniemi, en pleine Laponie finlandaise, un nombre important de gladiateurs s'inscrivent à ce concours plus que sérieux, afin de décrocher la couronne tant convoitée. Le moustique, aussi appelé "culicidae" chez les scientifiques, "ntum ntum" chez les ghanéens, ou "saloperie" chez les français, a donc fait la renommée du village dans le pays tout entier. En effet, la Laponie, aussi bien connue pour ses montagnes et ses paysages incroyables, l'est aussi pour sa quantité impensable de moustiques qui viennent se dorer la pilule en été (donc en juillet).

Mais quelles en sont les règles me direz-vous? Car oui, il y a des règles, que croyez-vous? On ne lâche pas cinquante glandus dans la forêt sans fixer de conditions voyons! Penchons-nous donc sur le règlement:

Phase 1: l'échauffement
Le participant, intégralement nu (ou en slip, ça dépend), effectue des activités physiques afin de transpirer un maximum.

Phase 2: le positionnement
Le seul terrain de jeu autorisé est une mare de boue envahie de moustiques assoiffés. Une fois installé, le participant attend.

Phase 3: la réaction naturelle
Le moustique, intrigué par cette fraîche odeur de dioxyde de carbone émanant de la peau transpirante, vient aux renseignements et, dans la plupart des cas, tentera de piquer le malheureux.

Phase 4: l'extermination
Le participant a cinq minutes pour écraser, démonter, massacrer, exterminer, bousiller, démolir ou tout simplement tuer le moustique, avec comme unique attribut les parties de son corps. Je pense qu'il est inutile de préciser que dans cette situation, les mains se révèlent d'une grande aide. Je laisse aux amoureux du sport et aux esprits mal placés le soin d'imaginer d'autres méthodes d'éradication. Les instruments, incluant tapettes, battes, ou aérosols d'un genre quelconque, sont bien sûr prohibés.
La tactique la plus appropriée est d'attendre que le moustique, aussi naïf et inconscient soit-il, vienne se poser sur la peau, qu'il vous la transperce (il faut souffrir pour être un champion), et là, une fois à l'ouvrage, PAF!, une petite claquette pour en finir et c'est un point! Bon c'est un bouton aussi, mais le plus important, c'est la compétition.

Phase 5: le décompte des points
Une fois les cinq minutes et les cinq litres de sang écoulés, il est temps de compter les points. Le nombre de cadavres correspond alors au nombre de points. Séparer la tête du tronc ou autres combinaisons n'apportent pas de bonus. Egalement, si l'on ne retrouve que la tête, ou que le corps (et oui, ça file sous les ongles parfois), le point est compté. Le vainqueur est celui qui, comme vous l'avez deviné, comptabilise le plus grand nombre de points à l'issue de la compétition.

Phase 6 (facultatif): l'hosto
Si vous avez une allergie insoupçonnée ou qu'un moustique est allé suçoter un caribou contagieux avant, dans ce cas, ce sont les ambulanciers qui comptent le nombre de piqûres récoltées. Le nombre de points est purement irrelevant, puisqu'il n'a pour but que de divertir les ambulanciers lapons, mal tombés de devoir pratiquer un si beau métier dans une région aussi dépeuplée.

Le recordman du monde a pour nom Henri Pellonpää qui, en 1995, a tué 21 moustiques en cinq minutes. Le record est toujours d'actualité au moment où j'écris cet article.

Championnats du monde de football dans la boue

samedi 26 septembre 2009
Nous continuons notre présentation des sports improbables finlandais avec le football dans la boue- ou marais -, qui a vu sa toute première compétition officielle organisée en Finlande en 1998, dans la bonne ville de Hyrynsalmi, municipalité reconnue pour son élevage intensif de rennes. Les tout premiers championnats du monde se tinrent en 2000 dans cette même ville.
On raconte que l’origine de ce sport serait militaire, puisque les officiers organisaient des matches de football dans la boue afin que les soldats gardent une condition physique irréprochable.
Les règles sont simples, bien que légèrement différentes du football que l’on connait tous :

- Le match se dispute en deux mi-temps de 13 minutes chacune.
- Il est interdit de changer de bottes ou de chaussures durant le match.
- Les corners, penalties et touches sont tirés à l’aide de la technique du drop, bien connue au rugby.
- Il n’y a pas de hors-jeu, Djibril Cissé serait donc bon.
- La surface de réparation mesure cinq mètres, mais le gardien de but n’est autorisé à garder la balle que dans un rayon de trois mètres autour du but.
- Il y a six joueurs sur le terrain, avec au maximum six remplaçants.
- Les changements sont illimités.
- Pour les competitions majeures, le terrain est un champ de boue sèche que l’on arose. Il est rare de jouer dans de la boue humide naturelle.
- Les dimensions du terrain sont de 60x35m. Faut avoir de bonnes cuisses.

Ci-dessous un petit extrait du grand derby entre les deux ennemis jurés que sont la Finlande et la Russie. Les russes sont en blanc, les finlandais en jaune. Je suis particulièrement fan de la vautre du défenseur russe à la 20ème seconde, ainsi que du maillot de l’arbitre tout à la fin de la vidéo.


Championnats du monde de porter de femmes

vendredi 25 septembre 2009
Amis sportifs bonjour! Et bienvenue dans cette nouvelle rubrique des sports improbables finlandais.
Je dois vous avouer avoir longtemps réfléchi avant d'enfin choisir lequel de ces merveilleux sports je vous présenterais en premier.
J’ai tout simplement choisi l’un des plus connus et plus drôles, j’ai nommé le championnat du monde de porter de femmes. Avant de rentrer en détail, il me semble judicieux de vous expliquer le pourquoi de ce sport, et de vous en conter ses origines. Il y a plusieurs alternatives quant à l’origine du porter de femmes.

La première dit qu’il fut par un temps au Moyen-âge à la mode d’aller faire la cour à une donzelle, ne pas lui adresser un mot, la prendre sur son dos et de la ramener à la maison. Le tout afin de prouver à cette femme la force et la virilité de l’homme. Je pense d’ailleurs que cette méthode colle plutôt pas mal aux hommes finlandais, qui sont très timides et froids, et qui ont beaucoup de mal à aborder une dame. Et puis c’est vachement plus rigolo de porter une femme sur son dos que de lui payer un verre.
La seconde alternative mentionne ce paysan, fou amoureux d’une jeune fille du village voisin. Celle-ci ne cédant pas à ses avances, il alla tout simplement à son village, la saisit, et la ramena en courant sur son dos en sac à patates jusque chez lui. Bon ok, ce n’est pas beau de voler, mais on donnera quand même un point à ce brave paysan !

Tout ceci déboucha en 1997 sur la création des premiers championnats du monde de porter de femmes, à Sonkajärvi en Finlande. Les règles sont simples : un parcours de 253,50 mètres semé d’obstacles, la femme doit être la vôtre, celle du voisin, où n’importe qui en fait, elle doit être âgée de plus de 17 ans, faire plus de 49 kilos (si elle est plus légère, elle sera obligée de porter un sac à dos plein de pierres jusqu’à ce que le poids total atteigne 49 kilos). Le vainqueur est le couple qui franchit la ligne d’arrivée le plus rapidement, à l’issue d’une multitude de courses opposant deux couples du monde entier.
Il est à signaler que les estoniens sont super balèzes pour porter leurs femmes, et qu’ils se sont adjugés entre treize championnats pas moins de onze médailles d’or ! Les finlandais ont mis en cette année 2009 fin à onze années de domination estoniennes, les estoniens se particularisant à cette technique spéciale décrite sur la photo un peu plus haut.
Sachez que le vainqueur remporter le poids de sa femme en bière !

Allez, pendant que vous regardez cette superbe vidéo, je file chez ma copine en courant !

Loin d'être Pori

mardi 22 septembre 2009
Croyez-moi, lorsque j'ai vu sur cette offre d'emploi sur Internet que le poste était à Pori, Finlande, j'ai fait "Uh?". Un petit coup de Google Maps plus tard, et je lâchais un "Oups" d'incertitude. Pori?
Trois semaines plus tard, je débarquais à Pori. Pori et sa place du marché. Pori et son fleuve. Pori et SA rue marchande. Pori et son... euh... et sa... Pori quoi! Lorsque l'on vient de passer plus d'un an à Frankfurt, ville de 700 000 habitants, et que l'on se retrouve dans un petit village exactement dix fois plus petit (=70 000 pour ceux qui ne sont pas copains avec les maths), la transition est difficile. Attention, je ne dis pas que c'est une ville horrible, il se murmure d'ailleurs que Pori est l'une des plus belles villes de Finlande, mais on a du mal à s'y faire. Je dois reconnaître mon peu d'enthousiasme lors de mes premiers pas à Pori...
S'il y a bien quelque chose qui me fasse rire, c'est le nom de la ville en suèdois: Björneborg. Aucun lien avec le célèbre tennisman suèdois, mais les deux prononciations sont très proches! Je me suis renseigné, mais en suèdois, Helsinki ne se dit pas Janiknoah, et Tampere ne devient malheureusement pas Makeltchang. Pour les plus avides de culture, la traduction littérale de Björneborg est "la ville de l'ours". D'ailleurs, si vous jetez un coup d'oeil au blason de la ville, vous remarquerez le gros nounours tirant la langue sous les remparts (oui oui, c'est un ours). Je me demande d'ailleurs d'où viennent les remparts...
La disposition des rues est sans rappeler les villes américaines. Des blocs de bâtiments, entourés de rues rectilignes. Ce plan de Pori datant de 1852 explique mes propos, montrant bien qu'à Pori, tout est bien carré comme il faut !

La ville fut fondée en 1558 sur l'embouchure du fleuve Kokemäenjoki, à l'ouest de la Finlande. La ville a toujours étroitement été à son fleuve, qui est d'ailleurs la raison pour laquelle elle fut fondée. "Evident", me direz-vous ! Effectivement. Mais une anecdote vous échappe les amis, puisqu'avant la fondation de Pori, les bateaux marchands et de pêche en pleine mer remontaient la rivière Kokemäenjoki jusqu'aux villes d'Ulvila et de Kokemäki, située à quelques kilomètres à l'intérieur des terres. Le problème fut que les conditions de navigation se compliquèrent au fur et à mesure des années, et qu'il fut bientôt très difficile aux bateaux d'atteindre le port. Les habitants commencèrent à fuir la contrée, la crise économique (déjà elle !) frappa, d'où la décision de fonder Pori, située directement à l'embouchure du fleuve.
Tiens je me suis dit qu'un petit coup d'oeil aux températures en intéresserait certains d'entre vous. Voilà, en hiver à Pori il fait en moyenne -8° / -9°C... En moyenne. Ce qui veut dire que cela va descendre jusque -20°C, cela combiné au vent en provenance de la côte... Ca y est, je pleure.

La ville abrite également le plus ancien festival de jazz d'Europe, chose assez peu commune pour un petit bourg comme ça, et a vu défiler nombre d'artistes légendaires, dont Art Blakey, James Brown, Phil Collins, Chick Corea, Miles Davis, Bob Dylan, Alicia Keys, Paul Simon, Jamiroquai, Carlos Santana, Stevie Wonder, Macy Gray, Erykah Badu, Paul Anka, Kanye West, Sting ou Lauryn Hill. Il est assez incroyable de se retrouver au coeur de cette évènement, puisque la ville double son nombre d'habitants pour une semaine, que le prix de la chambre d'hotêl atteint une somme folle.
L'année prochaine je louerai ma cave pour 50€ la nuit par personne. Autant en profiter.

On the road alone

jeudi 17 septembre 2009
Vous savez, lorsque l'on a passé trois ans en Germanie, à conduire sur des routes parfaites, à grande vitesse, grâce à ces bijoux que sont les Autobahn, il est sincèrement difficile de se faire aux règles de conduite d'un pays comme la Finlande. Jamais dans ma vie (sauf peut-être une fois dans la Creuse), j'ai été confronté à un tel environnement de conduite.
Sachez, chers lectrices et lecteurs, que la Finlande ne possède pas d'autoroutes. Les routes sont donc gratuites, lentes et rectilignes. Mon Dieu, je me souviens encore de mon tout premier trajet tout seul, entre Pori et Jyväskylä. Au volant de ma magnifique Golf Break rouge 1998, compteur bloqué à 100km/h, je faisais passer le temps en regardant les magnifiques paysages qui s'offraient à moi. Personne sur la route, pas de virages soudains, de la forêt à gauche, de la forêt à droite, par intermittence un petit lac, et parfois, une voiture. Oui, une voiture. J'avais rire mon patron lorsque je lui avais dit qu'il y avait plus de chances de rencontrer un renne qu'une voiture sur les routes finlandaises. Et ce premier voyage fut d'autant plus difficile que la radio était en panne. 265km de pur bonheur les amis. Je luttais pour ne pas m'endormir, mais heureusement, tous les 20km, ça tourne - un peu.
Ensuite et très souvent, je pousse des coups de gueule au volant, contre mes amis finlandais, qui plusieurs fois ont montré le poing pour usage intempestif du klaxon à leur encontre. Lorsqu’ils ont l’intention de tourner, ils pressent tout d’abord très fort sur la pédale de frein, et ensuite, une fois que le tournant arrive, alors vient le moment de mettre le clignotant. C’est dangereux, énervant, donc je klaxonne ! Sauf que le klaxon pourrait être en option sur les voitures vendues en Finlande, puisque jamais jusque là, après plusieurs mois d’errance, je ne me suis fait klaxonner. Bon les autres je leur en envoie hein, mais pour moi rien. Je dois bien conduire…
Puis vient le problème de la vitesse limite. Sur la route, on alterne très souvent entre le 80 et le 100km/h en été, alors qu’en hiver, toutes les routes sont au maximum limitées à 80km/h (sauf à Helsinki et ses environs). En été donc, au lieu d’alterner le lent et le moins lent, le 80 et le 100, les conducteurs locaux se mettent à 90, et n’en bougent pas ! C’est très agaçant, surtout lorsque la vitesse limite autorisée est de 100 !
En hiver donc, outre la limitation à 80km/h (le changement des panneaux employant des milliers de personnes), il est obligatoire de monter les pneus neige sur la voiture. Toute personne qui n’obéira pas à la règle sera sanctionnée ! Pareillement, une fois l’hiver terminé, il est interdit de rouler en pneus cloutés sous peine de sanctions.
Pour finir, et aussi étonnant soit-il, les finlandais ont une culture de la conduite qui a vu ce petit pays de 5,5 millions d’habitants sortir nombre de grands pilotes automobiles. En formule 1, nous compterons Mika Häkkinen, Keke Rosberg, Kimi Räikkönen, Jyrki Järvilehto (aussi appelé J.J. Lehto), Heikki Kovalainen, Mika Salo et Nico Rosberg (fils de Keke mais à moitié allemand). En rallye, encore une fois moult conducteurs et as du volant dont Tommi Mäkinen, Mikko Hirvonen, Ari Vatanen, Harri Rovanperä, Juha Kankkunen ou encore Markus Grönholm. Autant de noms qu’il m’était impossible à prononcer dans ma jeunesse, et qui me font aujourd’hui réaliser l’ampleur du sport automobile finlandais.

Allez, je prends ma voiture et je vais chasser un renne !

Eurovision 2006 - Lordi

L’édition 2006 de la plus célèbre compétition musicale européenne a vu triompher un groupe tout droit sorti du diable Vauvert, j’ai nommé Lordi. Cela faisait 44 ans que la Finlande participe à l’Eurovision, sans jamais parvenir à s’emparer du précieux Sésame. Alors je peux vous affirmer qu’ici, ils étaient non peu fiers du succès de leurs monstrueux protégés.
Lordi, c’est spécial. Des monstres qui hurlent dans le micro pour un Hard Rock Hallelujah du tonnerre, une voix atypique et des bonnes têtes de vainqueurs. Bah oui, ils ont gagné !


Le succès de Lordi a eu un impact incroyable en Finlande, la moitié d’entre eux étant fier du succès de leurs troupes, l’autre moitié se lamentant que l’image de la Finlande, déjà peu aidée par sa notoriété à l’échelle mondiale, allait voir Lordi s’ajouter à la liste des clichés que sont le Père Noël, son sauna et ses rennes. Je me souviens que lors de mon tout premier voyage en Finlande, en 2006, soit quelques mois après le triomphe de Lordi, je buvais du Lordi-Cola, copie – horrible – du célèbre Saint Coca-Cola.
Une petite anecdote rigolote au sujet de Lordi : tous les ans, le président finlandais (ici en l’occurrence la présidente) invite foule de personnalités finlandaises pour un grand repas. Cet évènement est retransmis à la télévision pendant près de quatre heures, en faisant de parole de finlandais « un des programmes les plus ennuyeux de l’année ». Les commentateurs nous donnent les noms des centaines de personnalité arrivant à la résidence présidentielle, nous expliquant que Gérard a gagné la compétition de tir à l’arc, et que Régis a promulgué une bien belle loi ! Lordi fut donc invité à cette cérémonie. Comme pour tout diner officiel, le costume est de rigueur pour les hommes. Pourtant le groupe Lordi refusa de venir à ce diner prestigieux, car la présidente ne souhaitait pas que les membres du groupe viennent en costume de monstre, condition sine qua non (un peu de latin ne faisant de mal à personne) à leur venue.
Et je peux vous dire que cette année, lors de l’Eurovision 2009, les finlandais ont bien rigolé lorsqu’ils ont vu notre beau vainqueur chanteur à la croix de bois en chocolat « in love with his ferry tail » norvégien remporter le trophée. Pas assez de style me direz-vous !

Yksi, kaksi, kolme, neljä !

Le premier réflexe d'un néophyte en finnois (ou en n’importe quelle autre langue) est d’apprendre à compter jusqu’à trois. Quand Ricky Martin ne vous apprenait que les trois premiers chiffres en espagnol, je vous offre la possibilité, moi âme généreuse, d’apprendre à compter jusque quatre, et ce grâce à mes amis qui se sont mis en quatre –justement – afin de vous venir en aide.
Première leçon de finnois :

- Un = Yksi [uksi] (en abrégé Yks [uks])
- Deux = Kaksi [kaksi] (en abrégé Kaks [kaks])
- Trois = Kolme [kolmé] (en abrégé Kol [kol])
- Quatre = Neljä [nelia](en abrégé Nel [nél])

Facile hein ? Bon maintenant, vous vous faites craquer le cou, vous mettez vos habits à paillettes, vous serrez les fesses, et vous suivez mes amis pour une leçon très simple de commencer danser le Disco, qui vous engagera sur le sentier du finnois facile.

Vas-y Dédé, fais chauffer les platines !


Cette vidéo est tirée d'une émission finlandaise des années 80. La chanson s'appelle Moskau, de Dschinghis Khan, si l'envie vous prend d'acheter le CD.

La possibilité d’une ville

mercredi 16 septembre 2009
Je me souviens encore de mon premier voyage en Finlande, puis de mon second, puis de mon troisième, puis de mon quatrième (!), j’avais alors été surpris par la petitesse des villes, et leur proximité avec des étendues immenses de lacs et de forêts. Les villes en Finlande ne représentent que 5% du territoire, de quoi rendre fou un type largué seul au milieu d’une forêt ! S’il est chanceux, il trouvera un fermier qui l’hébergera, une cabane au milieu de la forêt où passer la nuit, un chemin boueux à suivre, ou bien même, s’il est super chanceux, il tombera directement sur une ville ! Mais bon, chers lecteurs, rendons-nous à l’évidence, cette dernière hypothèse est assez loufoque. S’il n’est par contre pas chanceux, il tombera dans un lac, se fera chasser pas des fermiers, se fera attaquer par une horde de moustiques enragés (et croyez-moi, vu la taille des moustiques, je ne souhaite à personne de se faire choper), ou s’il est super pas chanceux, il se fera courser et manger par un ours brun. Mais bon, chers lecteurs, soyons réaliste, cette dernière hypothèse est plutôt improbable. Quoi que… Attention à vos fesses !
Une des caractéristiques de ce pays réside en ses paysages. On ne surnomme pas la Finlande le « Pays des Mille Lacs » pour rien. En fait si, c’est idiot, puisqu’il y a bien plus que mille lacs. Je ne sais pas si un type a passé sa vie à compter le nombre de lacs en Finlande, mais une source assez officielle avance un nombre de 187 888 d’entre eux. S’il l’on fait un calcul savant, et étant donné qu’il y a en Finlande 5,5 millions d’habitants, alors cela nous donnerait (5 500 000/187 888) un lac pour vingt-neuf habitants.
Le plus grand lac de Finlande est assez surprenant, puisqu’il s’étire du Nord au Sud sur des centaines de kilomètres, et permet le voyage entre les villes de Jyväskylä et de Lahti distantes de près de 200 kilomètres ! Il est possible en été de faire un petit voyage en bateau à vapeur et d’aller faire du shopping à Lahti, ou bien d’autres trucs plus intéressants que j’attendrais d’avoir fait pour vous dire quoi.
Ensuite il y a les forêts. Encore une fois, vous ne pouvez pas les manquer, puisqu’elles couvrent… % de la surface du pays. Il y en a partout ! Ce que j’apprécie grandement est leur proximité avec les villes, puisque vous avez seulement besoin de faire cinq kilomètres dans une direction, prendre n’importe quel sentier, et vous voilà au milieu d’une forêt de pin. Oh, regardez ! Un écureuil ! Et là-bas, là-bas ! Un renne ! Faites attention si vous voyagez en voiture d’ailleurs, les traversées de rennes sont fréquentes. Par contre, tirant un traineau avec un gros barbu à l’arrière, c’est plutôt rare.
La Finlande est pratiquement aussi grande que la France. Sa population n’a par contre rien de comparable. Comme je le citais plus haut dans mon savant calcul, on trouve 5,5 millions de finlandais. On en coupe un petit million pour Helsinki et les villes environnantes, et on se retrouve avec 4,5 millions de blonds pour une étendue immense. A en perdre son finlandais !

La Genèse

Finlande (n.f): contrée nordique aux blancs paysages et blonds personnages.

La légende disait donc vraie. Mais quelle légende ? A la seule évocation de ce pays, le bon habitant du monde n’énumèrera que trois choses : le Père Noël, le froid et les blonds. Les plus modernes y ajouteront Nokia, les plus sportifs les pilotes automobiles. Ce grand pays aux lacs immenses et aux forêts omniprésentes n’attire pas l’attention du reste du monde pour la seule raison qu’il est au reflet de ses habitants. Ils n’aiment pas se mettre en avant et évitent d’engager la conversation. Ce pays en question, c’est la Finlande. Et ici commence pour moi un nouveau chapitre.
Tout à commencé à Bielefeld, Allemagne. Septembre venait d’éclore, le temps était à l’orage, et je parcourais cette ville qui serait mon cadre de vie et d’études pour au moins une année avec ces personnes que je venais de rencontrer. Tous étaient blonds, tous avaient un téléphone Nokia dans la poche, tous étaient finlandais. Comment me suis-je retrouvé avec eux plutôt qu’avec d’autres, je ne saurais le dire. Une sorte d’attraction me poussait vers eux, m’obligeait à les questionner sur leur pays, à leur demander des traductions de mots improbables en finnois. Je ne savais alors pas que je ne pourrais m’en défaire pour la durée de mon séjour. Au fil des arrivées de nouveaux étudiants, je rencontrais plus de blonds, apprenais plus de mots, me faisais plus d’amis. J’apprenais à les cerner, à les comprendre, eux et leur culture, eux qui auraient donné un bras pour rentrer dans un sauna. Je pensais alors qu’ils exagéraient, mais non. Ils auraient vraiment donné un bras (voire plus) pour un sauna. Nous y reviendrons plus tard. La fin des études arriva, je me posais des questions concernant mon avenir, lorsque je me mis en tête et en quête d’un emploi en Finlande. J’arrosais les entreprises locales de CV mais ne recevait en réponse qu’un mail commençant par « Malheureusement » et se finissant par des vœux de bonne chance dans la poursuite de ma recherche. Seule lumière au tableau, un entretien d’embauche à Tampere pour une entreprise d’isolation. Sans plus de succès. J’étais revenu de cet entretien d’embauche en Finlande depuis quelques jours lorsque je la rencontrais. Elle était là, seule, adossée à la cuisine de la personne qui organisait cette fête, et je décidais de tenter ma chance. Elle, Viivi. Moi, gêné. Si un jour vous êtes amenés à faire la cour avec une finlandaise, sachez que la patience prime. De la délicatesse Messieurs, de la délicatesse ! Je compare toujours les finlandaises à un iceberg. Laissez le pieu de côté, et optez pour un marteau et une pointe. La brutalité n’aura raison de ce bloc de glace. Ce que j’essaye de vous faire comprendre au travers de cette métaphore, c’est que les finlandaises ont besoin de se sentir à l’aise avant de vraiment commencer à participer à la conversation. Vos questions trouveront réponses, mais vos réponses ne rencontreront aucunes questions. La pudicité est de rigueur. On n’engage pas la conversation avec un étranger. Sauf après deux grammes du matin. Ma patience eut raison de sa distance, et nous sommes aujourd’hui heureux. Une année passa encore, mon travail m’emmena vers Francfort, ses études la ramenèrent en Finlande. Nous survécûmes au temps et aux kilomètres et à aucun moment je ne perdais mon objectif de vue : la Finlande.
Par quatre fois en deux ans j’avais foulé le sol finlandais. La cinquième allait être la bonne. En ce matin de mars à l’aéroport de Francfort, l’excitation et la joie étaient de prime, du moins jusqu’à ce que l’hôtesse ne pèse mes valises. Délesté de 500 euros, d’une partie de mon excitation et de ma joie, je montais dans l’avion qui m’emmenait vers cette destination dont j’avais rêvé tant de fois, et vers Viivi, qui m’attendait là-bas. Une fois au-dessus des nuages, je pensais à la dernière semaine qui venait de s’écouler : une offre d’emploi sur Internet. Un coup de fil. Un CV. Le lendemain matin, mon téléphone sonnait et au terme de vingt minutes d’échanges, on m’annonçait que je n’avais plus besoin de chercher un emploi. Incroyable dénouement. Inattendu. Surprenant. Je n’y croyais pas. J’avais réussi.